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Mens Alors !
6 juin 2008

UN TEL ESPACE DOIT VIVRE Tous les artistes le

UN TEL ESPACE DOIT VIVRE

Tous les artistes le disent : un tel espace doit vivre. Les spectateurs en redemandent. Les élus locaux appellent à son développement. Le bénévolat, en qui peu de gens croyaient il y a six ans, façonne une équipe assurant aux spectateurs nombreux une prestation « professionnelle » et « haut de gamme ». Les journalistes, quand ils viennent, y reconnaissent un havre de paix, une utopie, le luxe réjouissant d’un espace d’expérimentation ouvert et joyeux.

Loin des grandes messes, des grandes foires et des tours d’ivoire, Mens alors ! met à notre portée des artistes qui se tiennent à la marge, à une marge féconde : Louis Ville, Greg Gilg, Les Barbarins fourchus, Mazalda, Leitmotiv : crescendo de la taverne à l'électro. Des performances avec La Fanfare de la Touffe (60 cuivres pour non-musiciens), Bampots (hymnes punk en fanfare), Il pleut (chant napolitain et danseuse espiègle), Blanc sur noir (performer finlandais - Juha Marsalo vu chez C.Carlson), Marc Baron en solo à l'aube… Peut-on vivre de sons, jouer avec des jouets ? Choc nature/culture à Terre vivante - centre d'écologie pratique -. Place à l'intime aussi, lectures de Vies minuscules de Pierre Michon avec Emmanuelle Cordoliani, comédiens et chanteurs baroques…

Riche de ses qualités de chef cuisinier, Mens alors ! remet la création artistique au menu touristique, sans en exclure les habitants.

Mens alors ! déroute, déplace, surprend, fait se croiser les publics qui, en un public, font une population. Mens alors ! assure le show, Mens alors ! rassemble, réjouit, exulte, excite.

Mens alors ! émeut, se touche du doigt, se danse, nous touche, existe et fait exister.

Du chaud au froid, Mens alors ! ouvre des beaux espaces pour l’intime, la poésie, le geste fin.

Mens alors ! accueille les arts hybrides, les gestes sauvages, l’avant-garde joyeuse.

Mens alors ! c’est de la grande culture et l’instant d’après la surprise, l’étrangeté du geste fraîchement inventé. Au croisement de ces faits, de ces objectifs, il y a un esprit, une identité : une incandescence. Mens alors ! est presque indéfinissable mais s’impose comme un laboratoire du micro-crédit que nous pouvons accorder à l’art et à l’action culturelle face à la pauvreté, les misères, la perte de sens : un défi face aux défis des rapports à l’étranger, des rapports entre les générations, entre le loisir et l’aboutissement d’une vie, la contemplation et la consommation, la récession et l’ambition, l’engagement, l’efficacité et les limites de notre action, la globalité et notre présence ici.

A son échelle Mens alors ! répond à ces questions, pour qui en suit le cours.

C’est un festival d’art à taille humaine : un petit joyau triévois, isérois, rhône alpin, français.

C’est un projet portant la responsabilité des promesses qu’il fait et des soutiens qu’il reçoit.

Ceci n’est pas un hymne, c’est la vérité. Pour le croire, il faut ressentir dans la lumière du Trièves et dans le caractère âpre de ses habitants, la possibilité d’un espace ouvert à tous, de tous les âges, transgressant les handicaps. Tous, goûtant, le rose aux joues, les forts contrastes que dessinent le talent d’artistes uniques à l’aube, à toute heure et à chaque instant. Du « sur mesure », du « cousu-main » (Libération 4 août 2008), de petites jauges, des spectacles en tête à tête, la création à proximité, au garage, dans l’entrepôt du caviste, chez la grand-mère ou chez l’ami.

Un festival où la page blanche proposée aux artistes se remplit à plusieurs mains, dans un décor et une humeur de fête. Un festival scénarisé pour que dans la découverte et par surprise, la cohérence née de la diversité apparaisse au grand jour !

Quand les manifestations artistiques peinent à trouver leur public, quand il semble exister DES publics voués à s’ignorer, quand nombreux sont les jeunes artistes au talent exceptionnel qui voient leur horizon bouché… quand une génération de jeunes veut œuvrer dans le secteur culturel sans débouchés, quand le paysage est saturé de propositions, quand l’art n’inspire guère les foules… la saison d’un été dure quinze jours et que les commerces sont dans « le rouge » dix mois de l’année… Quand tous ne peuvent accéder à la consommation ostentatoire… accéder à Mens alors ! c’est facile et extraordinaire.

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